- dérobade
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• 1880; à la dérobade 1549; de dérober1 ♦ Équit. Action de se dérober, en parlant d'un cheval.2 ♦ Action de s'échapper, de fuir, de reculer devant une obligation, un engagement. ⇒ échappatoire, faux-fuyant, fam. pirouette, reculade. « Rien ne m'est plus difficile qu'un geste qui peut paraître une dérobade » (A. Gide).Synonymes :- échappatoire- esquive- reculadedérobaden. f. Action de se dérober. La dérobade d'un cheval devant l'obstacle.|| Fig. Il a coupé court aux questions par une dérobade.⇒DÉROBADE, subst. fém.A.— [En parlant d'un cheval] Action de se dérober. Rolls, (...), avait mis des éperons et voulait me faire sauter un fossé trop large. À chaque dérobade, il m'éperonnait (MAUROIS, Ariel, 1923, p. 5).— Au fig. Action de se soustraire à ce qui voudrait vous attirer ou vous retenir (appel, obligation, engagement) :• Plus sa poésie rallierait de cœurs, et plus il se sentirait appauvri; des êtres boiraient de cette eau dont il devait être seul à voir la source se tarir. Ce serait la raison de cette méfiance de soi, de cette dérobade à l'appel de Paris, ...MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, p. 152.B.— Action de se soustraire aux regards. À la dérobade. Synon. de à la dérobée. Elle tournait à la dérobade les yeux vers la loge où trônait, (...) sa rivale (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 267). Il alla même jusqu'à chiper à sa mère de l'huile de ricin et en à boire à la dérobade pour se punir (ARAGON, Beaux Quart., 1936, p. 58).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. Fin XVIe s. a la derobade « à la dérobée » (BRANTÔME, Cap. estr., le marquis de Pescayre, [I, 189] ds HUG.), attest. isolée; repris au XIXe s. : 1863 (GAUTIER, loc. cit.; 2. 1900 équit. « action de se dérober (en parlant d'un cheval) » (Nouv. Lar. ill.); d'où 1905 fig. (BARRÈS, Service All., p. 159 : Au début, je pouvais, comme tant d'autres, le décliner, mais, une fois le contact pris, passer en France, c'était une dérobade). Dér. du rad. de dérober; suff. -ade. Fréq. abs. littér. :27.
dérobade [deʀɔbad] n. f.❖2 (1905). Cour. Action, fait de s'échapper, de fuir, de reculer devant une obligation, un engagement. ⇒ Démission, échappatoire, faux-fuyant, pirouette (fam.), reculade.1 Devant ces dérobades concertées, il dut se résigner à choisir des parlementaires peu connus pour la plupart.Georges Lecomte, Ma traversée, p. 41.2 (…) il voulait que j'intercède auprès de Flory, juge; heureusement Marcel Drouin, que j'allai consulter, le matin même, sur l'opportunité d'une telle démarche, m'en fit sentir l'incorrection — et je la sentais bien de moi-même; mais rien ne m'est plus difficile qu'un geste qui peut paraître une dérobade; c'est pourquoi je me crus tenu d'aller au Palais !Gide, Journal, 6 janv. 1911.
Encyclopédie Universelle. 2012.